15h PALABRES - SPECTACLE

                                                                          à Zabaloa – gratuit                                                                                                                                     

“FAIRE ORCHESTRE” III

Les “Solasaldi” sont l’âme du festival, des moments de paroles et de musique uniques,durant lesquels public et invités ont l’occasion d’échanger, de se rencontrer. Cette annéenous poserons la question du “faire orchestre”. Comment la différence, au-delà de sanature enrichissante, est-elle tout simplement essentielle à l’envol d’un mouvementcollectif, sachant transcender les individus ?

Avec : Rokhs, Etenesh Wassié trio, Eve Risser & le Red Desert Orchestra, Djé Baleti & La Vespa Cougourdon

17h Rokhs
                         à Atharri  -  chapiteau

Duo Rokhs a été créé en hiver 2021 par les musiciens Sogol
Mirzaei et Hossein Rad avec le projet d’interpréter le répertoire classique de musique persane sans s’astreindre pour autant à une époque ou une région particulière du monde iranien. Les ressemblances entre les différentes traditions musicales que le répertoire persan englobe, laissent penser qu’elles se sont toutes abreuvées à la même source. C’est la fameuse histoire de L’éléphant
et la maison obscure que l’on retrouve, notamment, dans le monde hindo- bouddhique comme chez Rûmî, le mystique persan. Dans ce récit, une même vérité donne lieu à une variété d’interprétations liées à l’expérience et à l’imagination de celles et ceux qui la perçoivent. Une même « image » se transforme selon la personne en qui elle se reflète.

Parcourant la diversité de ses aspects et de ses influences, le duo cherche à révéler, avec sensibilité, la multiplicité des visages de ce répertoire (rokh signifivisage, en persan) et créer son propre langage musical.

Le projet a été créé avec le désir enthousiaste d’explorer davantage le répertoire classique de la musique persane dans sa complexité et sa diversité. Ce répertoire précieux est interprété ici à travers un dialogue fusionnel entre le târ et la voix, qui prend soin de préserver la simplicité et la sobriété qui lui est propre, tout en proposant une interprétation originale et personnelle – originalité qui se ressent par la sonorité, la technique instrumentale de Sogol Mirzaei, et la particularité du timbre et des techniques vocales d’Hossein Rad, que l’on entend rarement dans ce répertoire.

Sogol Mirzaei : târ

Hossein Rad : voix et percussions

18h ETENESH WASSIÉ TRIO
                                                                      à Atharri  -  chapiteau

©Sylvie Lapray-Meunier

Depuis leur rencontre en 2007 avec Le Tigre des Platanes, Mathieu Sourisseau et Etenesh Wassié nourrissent une grande complicité artistique. Leur tour de chant puise sa source dans le répertoire traditionnel éthiopien, revisité par des mélodies et des modes de jeu qui brouillent les pistes. La voix d’Etenesh, sauvage et secrète, nous emporte. Le jeu de basse Mathieu, traversé par Mingus, Tom Waits, Sonic Youth, les rives du fleuve Niger, nous emporte. Un voyage poignant où l’émotion transperce.
Leur aventure musicale se poursuit en trio avec le contrebassiste Sébastien Bacquias. La chaleur de la contrebasse et la profondeur de la basse acoustique épousent parfaitement le timbre de voix grave d’Etenesh. Le frottement des cordes tisse un tapis sonore d’où sortent de nouvelles mélodies, rappelant en filigrane les modes éthiopiens, dans lesquelles on perçoit des influences aux teintes plurielles (rock, jazz, musiques improvisées, musiques du monde…). Un univers dans lequel cette voix singulière s’exprime en toute liberté. L’archet rappelle aussi le messenqo, ce violon monocorde traditionnel éthiopien qui accompagne toutes les chansons du patrimoine telles Ambassel, Tezeta, Bati dans lesquelles Etenesh excelle.

Les racines éthiopiennes de la musique jouée par Etenesh Wassié, Mathieu Sourisseau et Sébastien Bacquias sont indéniables mais le trio explore un territoire beaucoup plus large. Bien loin du clinquant des musiques du monde pensées hors sol. Ce qui s’invente, avec classe, dans la réunion délicate de ces trois artistes naît de la friction de l’éthio-trad aux textures noise, de l’art consommé de la nostalgie folk aux scansions câlinées par un groove solide.

Etenesh Wassié : chant

Mathieu Sourisseau : basse électroacoustique

Sébastien Bacquias : contrebasse

21h30 CONCERTS à ATHARRI

RED DESERT ORCHESTRA - Eurythmia
                                                                                                                   à Atharri  -  salle

La pianiste et compositrice Eve Risser a choisi de nommer sa formation le Red Desert Orchestra : un désert rouge « comme le sol mandingue »

C’est une formation hybride dans laquelle musiciens et musiciennes d’Europe et d’Afrique se côtoient au service d’une musique résolument obsédante, magnifiant les entrelacs polyrythmiques jusqu’au vertige par le biais d’une écriture aussi exigeante dans sa forme que résolue dans ses ambitions. Partie prenante d’une dizaine de formations différentes, du solo au large ensemble, Eve Risser développe dans ce contexte-ci ses talents de compositrice en ajoutant à son orchestre les sonorités des balafons, djembés et bara, venus de l’Afrique de l’Ouest. Lignes et sons se trament en d’infatigables boucles hypnotiques qui entraînent l’auditeur et l’auditrice vers un ailleurs spirituel et nomade, desquels émergent de brillants solistes.

AVEC

Eve Risser – composition, piano, piano préparé, voix | Lionel Garcin – saxophone alto | Alexandra Grimal – saxophone ténor | Grégoire Tirtiaux – saxophone baryton, carcabas | Nils Ostendorf – trompette, clavier analogique (Korg MS20) | Matthias Müller – trombone | Tatiana Paris – guitare électrique, voix | Ophélia Hié – balafon, bara, voix | Mélissa Hié – balafon, djembé, voix | David Merlo – basse électro-acoustique | Oumarou Bambara – djembé, bara | Emmanuel Scarpa – batterie, voix| Céline Grangey – Prise de son

DJÉ BALÈTI & LA VESPA COUGOURDON
                                                                                                                     à Atharri  -  salle

© Pierre Campistron

Djé Balèti glisse progressivement vers un afro rock punk psychédélique nourrie des influences caribéennes et de la culture Roots occitane qui caractérise le style déjà établi du trio.

Le power trio ancre sa musique encore un peu plus dans l’espace méditerranéen en plaçant son évocation sous les auspices des personnages de la religion carnavalesque et des grandes figures du paganisme rabelaisien.

Au commencement, il y a donc ces deux aires géographiques, la Méditerranée et les Caraïbes, deux régions métissées fort éloignées l’une de l’autre, qui fusionnent dans les veines de Jérémy Couraut, fondateur et leader de Djé Balèti. Un père d’origine cubaine né à Caracas, une mère aux racines siciliennes et tunisiennes, élevée au Venezuela : ses parents l’entraînent dans tous leurs voyages. Sa quête d’identité, Jérémy l’accomplit en musique. A la source, il y a, bien sûr, des icônes du rock : Jimi Hendrix, Led Zeppelin, les Stones… Au fil du temps, il tente de s’émanciper, de définir sa propre bande-son, de trouver sa voie.

La réponse viendra d’un livre d’Annie Sidro, historienne du carnaval de Nice. Sur une gravure, au milieu des trompes énormes du mythique « Orchestre de la Vespa» (l’«Orchestre de la guêpe»), un instrument à cordes : l’espina, une « épine », un « dard », un instrument allongé, au corps de calebasse, aujourd’hui disparu. Jérémy demande à Jérôme Desigaud, luthier, d’en façonner un. Lui-même l’électrifie. Il a trouvé son langage. « Sans les références liées à la guitare ou au saz, je jouissais désormais d’une liberté totale ! »

 

Les morceaux du groupe marient bien souvent de deux rythmes, ce qui donne le « pica doun pica » (traduction joyeuse : « ça tape où ça peut »), soit un mélange vagabond, en équilibre sur le temps, entre le ragga ou le côco toulousain et la tarantella italienne, si présente à Nice.
L
e trio Djé Balèti bouleverse les rapports scène-public : un chamboule-tout qui ne date pas d’hier !

Las de l’anonymat d’usage dans les concerts, de cette société de consommation qui transforme tout citoyen en spectateur passif, bouche ouverte dans l’attente de la « becquée » culturelle, Jérémy organise, dès la fin des années 1990, des bals endiablés (« balèti », en occitan) qui feront les beaux jours de la salle toulousaine La Dynamo.

Avec Antoine Perdriolle et Menad Moussaoui, la musique de Djé Balèti est encore plus influencée par l’Afrique et l’Occitan nissart, comme un pied de nez à l’histoire de France. Le rock n’roll y a toujours sa place ainsi que les rythmes afros propres au trio, développés dans les deux albums précédents.

La Vespa, elle, s’empare du mythe et le fait sien, surgit au coin d’une rue comme le loup sort du bois, clique d’épouvantails dépenaillés, bariolés, au son si particulier de leurs trompes et des tambours…

Ce n’est pas un concert, c’est une cérémonie, un hommage à la fête et aux coutumes tribales, quand la musique frappe au ventre et nous renvoie sans même que l’on s’en aperçoive à des rites ancestraux, profondément enfouis dans nos mémoires collectives.

Jérémy Couraut (Espina et chant), Menad Moussaoui (Basse), Antoine Perdriolle (Batterie), Jérôme Désigaud (trompe), Lilli Stefani (Pétadou), Nicolas Frayssines (Trompe), Simon Kastelnik (trompe) 

 

00h00 SCÈNE OUVERTE, LE BAL DES BATOUTOS III
                                                                                                                                          à Atharri – chapiteau

Les Batoutos veillent partout où nos espérances n’ont pas rencontré nos actions. Ainsi les rêvons-nous davantage que nous ne les connaissons… Instruments et corps endiablés bienvenus, pour électriser la nuit sous les étoiles d’Itxassou !